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Un DPP Neufchâteau, vendredi 25 mars
Nous voilà donc au terme de cette semaine terne, sans relief, sans ambiance et sans beaucoup de convivialité entre les candidats. C’est en tout cas le rendu à l’écran.
Aurons-nous enfin la surprise… d’être surpris ce soir ? Espérons le. En tout cas Jérôme qui toute la semaine a été quelqu’un de calme, posé tout en étant critique mais en général à bon escient semble avoir aussi caché son jeu et serait bien capable de nous étonner.
C’est aussi pour moi le candidat qui a été le plus juste et le plus réaliste dans les différentes notes attribués lors des quatre premiers dîners.
Jérôme attache beaucoup d’importance aux produits de sa région et aux produits de saison.
C’est certainement quelqu’un de très exigeant envers lui-même, dans sa profession. Il semble être assez sur de ses capacités en cuisine… mais dit aussi que les autres lui mettent la pression depuis deux jours ! Nous verrons çà ! Mais il ne se fait pas beaucoup d’illusion non plus en se disant déjà que les invités seront certainement déçus par son dessert… il ne croit pas si bien dire !
Chez lui je vois que comme beaucoup de gens dans notre région, l’abondance de neige cet hiver, les brefs dégels et regels successifs ont entraînés dans sa maison quelques fuites d’eau… je sais ce que c’est, j’ai donné aussi cet hiver, comme la plupart de mes voisins…
Sa maison est également son lieu de travail, sa pâtisserie.
Belle cuisine, bien équipée (seul le four me semble petit, assez limite), moderne, très lumineuse et ouverte sur la salle à manger dont les couleurs sombres contrastent avec bonheur avec la blancheur immaculé de la cuisine. Très grande table carrée, comme chez M - F mais noire cette fois ci. Coin salon sympa, agréable, très « cocoon ». Raffinement me vient directement à l’esprit à la vue de cet intérieur.
Le menu, d’une présentation raffinée et soignée qui est remis aux candidats semble déjà un bon présage. Joli parchemin avec un petit macaron, écrit à la main, d’une belle écriture ferme et énergique. Déjà la plus belle création de la semaine en matière de présentation de menu.
Tous les candidats attendent donc Jérôme au tournant et sont bien décidés à ne rien lui laisser passer… comme si ce qu’ils avaient fait cette semaine durant leurs prestations leurs permettaient d’être exigeants en quoi que ce soit… Passons aux devinettes… qui comme depuis lundi démontrent l’absence d’imagination (ce qui s’est également vu dans leurs dîners) chez ces candidats.
Pour P-Y, il s’imagine des mousses au siphon (il voudrait peut-être refourguer le sien…) à l’apéro mais d’emblée déclare que si c’est du sucré salé ça ne passera pas du tout… pour l’entrée, comme ce sont des mots qu’il ne comprend pas, il n’a aucune idée… mais déclare quand même (qu’il est gonflant, c’est pas possible) que si Jérôme fait le moindre faux pas il ne le ratera pas… Alain qui ne comprend pas grand-chose à l’entrée non plus se dit aussi que le plat ne sera pas du porc et de toute façon il n’aime pas le porc… très bien !
Christelle, tout comme elle avait deviné que duo voulait dire deux, fait un pas de plus aujourd’hui en comprenant que trio cela veut dire… trois ! Elle est bonne non ? Pour l’entrée c’est de suite plus dur pour elle. Manifestement Schubert ne lui dit rien (c’est vrai que ce n’est pas un pilote de rallye hein) tout au plus cela sonne allemand, donc chou ou peut-être de la … truite… eh oui, l’ignorance même parfois à de grandes découvertes… !
En tout cas tous l’attendent au tournant avec son dessert… ils ne vont pas être déçu !!
Départ pour les courses. Passage chez la fleuriste pour quelques ellébores et des branches de sapin qui devront finaliser sa déco de table. Ensuite il brave les éléments et traverse les campagnes enneigées pour arriver chez le boucher, filets purs de porc et jambon… d’Ardenne.
Retour chez lui où il attaque directement la cuisine.
Ah, enfin quelqu’un d’organisé, capable de lancer plusieurs choses en même temps et de procéder par ordre, avec méthode. Cela change ! Il maîtrise et assure Jérôme, c’est agréable de le voir cuisiner, enchaîner entrée et plat principal. Bon c’est vrai aussi qu’au final on ne nous aura pas montré grand-chose du plat, hormis la cuisson des légumes et la préparation des croquettes. Mais une fois encore cela semble très bien maîtrisé.
Pour l’apéro il a (avec raison) fait les coques des macarons la veille et se contente de faire les garnitures. Je suis un peu déçu par cette espèce de mousse de foie gras qu’il sort d’une boite ou d’un bocal, je trouve que là il aurait pu se fouler un peu plus en utilisant du foie gras frais. Pareil pour la mousse de canard d’ailleurs qui sort d’un emballage plastique. Donc il mélange ses produits avec de la crème fraîche est divers assaisonnements. Nous n’en verrons donc pas plus en cuisine.
Dressage de la table, pas de nappe, pas de sets de table mais de très belles grandes sous assiettes blanches, carrées. Serviettes roulées avec encore une fois un macaron… cela rappelle le menu, bonne idée ! Verres, couverts et "portes couteaux" censés représenter un nuage, inutile puisqu’il y a deux couteaux, mais bon c’est de la déco, c’est pour faire raccord avec son thème. Sapin et fleurs blanches en milieu de table, quelques machins… c’est soft mais très agréable et surtout de bon goût. Classe quoi !
Les invités se succèdent assez rapidement. Alain, Pierre-Yves et Christelle, tous les mains dans les poches et Marie-France avec un petit montage floral.
Chacun prend place et Jérôme amène ses macarons. Ca en jette un max dans ces boites de présentation. La vue y est, voyons le goût. Evidemment P-Y qui n’aime décidemment pas le sucré salé n’accroche pas, M-F n’est pas vraiment convaincue, Christelle comme à son habitude, cela a du lui manquer hier de ne pas pouvoir critiquer donc elle va se rattraper aujourd’hui… discute, démonte les macarons, les mange par étapes… enfin pinaille quoi et bien sur n’apprécie pas plus que ça. Comme le dit Jérôme en aparté, c’est très triste mais Christelle a toujours quelque chose qui ne va pas…
La boisson, un Maitrank pétillant… sacrilège, cela n’a rien à voir avec du Maitrank, mais bon c’est de chez moi le Maitrank, pas de Neufchâteau. Tiens, tu m’étonnes, Christelle n’aime pas le Maitrank… mais le fait qu’il soit pétillant passe mieux… Mine de rien, Jérôme, très observateur a remarqué que les autres candidats sont plutôt des "bouffeurs" que des amateurs éclairés et a prévu un truc en plus pour son apéro afin de bien les caler… un petit velouté aux carottes que tous semblent apprécier. C’est évidemment beaucoup plus dans leurs cordes que des macarons sucrés salés, bien trop sophistiqués pour eux.
L’apéro étant clos on passe à table. La déco semble plaire, sauf au gros balourd de P-Y qui aurait voulu du doré (et des petits anges aussi sans doute, c’est pas assez kitch pour lui). Il ne comprend d’ailleurs pas du tout le thème de Jérôme. Qu’ils nous lâchent un peu avec ces thèmes… et Christelle, encore et toujours elle qui bien entendu ne trouve pas ça ni épatant ni éblouissant… après la merdouille qu’elle avait faite comme déco elle ferait mieux de ne pas trop la ramener…
L’assiette de l’entrée est superbement dressée et épate les convives… voyons le goût maintenant. Cela semble apprécié par tous, la truite fumée avec l’acidité du pomelo et la sauce (qui doit être excellente) apportant une touche particulière à ce plat. Bon Christelle doit évidemment les trouver trop acides et préfère les manger (les pomelos) à part mais elle racle son assiette et une fois n’est pas coutume déclare à un Jérôme ravi que c’était… parfait. Même qu’elle dit ça avec un léger sourire. Elle devient surprenante ! Surtout que durant l’apéro Jérôme lui avait dit qu’elle semblait (tu m’étonnes tiens) une convive fort… exigeante… il aura voulu dire une sale emmerdeuse qui doit absolument trouver à redire sur tout mais il s’est retenu pour le coup…
La coupure animation habituelle, amusante et divertissante mais pas transcendante hein, faut pas rêver… même que Christelle joue le jeu et semble s’amuser !
Retour à table et le plat arrive, joliment présenté. C’est toujours aussi raffiné comme dressage d’assiette. Seul bémol pour moi, Jérôme sert d’abord Alain, Marie-France et Pierre-Yves (dans cet ordre) avant de servir Christelle. Dommage, mais même si il y a une chieuse dans le tas, on sert d’abord les dames … A la dégustation ça se corse et chacun attaque. C’est à qui sera le plus critique, le plus "démolisseur" ce soir face à cette assiette. C’est vrai qu’il faut quand même trouver quelque chose à dire, ce ne serait pas drôle sinon… Et c’est parti.
Pour Christelle, à tout seigneur tout honneur, la viande est dure à mastiquer et à avaler, beaucoup trop sèche, la panure des croquettes est trop dure, trop épaisse, les épinards sont trop salé (mais cela semble vrai, les autres le remarquant aussi)…
M-F et P-Y en remettent une couche sur les croquettes, trop « crunchy » pour P-Y qui décidément ne recule devant rien. Il n’y a qu’Alain pour apprécier. Au final ils ont été déboussolés par "trop de saveurs" mais à la vue du plat je n’ai pas vraiment l’impression qu’il y avait trop de saveurs ni surtout que les différentes saveurs ne s’associaient pas parfaitement entre elle. Juste une question de bon et de mauvais goût sans doute….
Maintenant le clou de la soirée, le dessert fait minute prend un peu de temps et les invités s’impatientent drôlement tandis que Jérôme imperturbable monte son sabayon… Quelques minutes d'attentes et les uns baillent, les autres tripotent la déco mais ils semblent incapables de tenir ensemble ne fut ce qu'un semblant de conversation... Chouette les convives.
Alors là, dès le verre posé il faut bien se rendre compte qu’ils sont tous déçus, ils pensaient vraiment que cela allait être plus surprenant…. Enfin servis ils peuvent se déchaîner sur ce malheureux dessert qui est affublé de tous les maux et de tous les mots… triste convives.
Christelle est brève et catégorique. Rien qu’à l’odeur c’est vraiment mauvais et donc elle n’aime pas, mais alors là pas du tout. Une explosion négative quoi ! Jérôme d’ailleurs regrette vivement qu’en découvrant son dessert elle donne l’impression d’avoir envie de vomir… C’est vrai qu’en plus des mots Christelle est très douées pour les grimaces et mimiques de dégoûts…
P-Y disserte comme à son habitude pour ne rien dire et même M-F semble perdue face à ces goûts et à cette texture étranges. Seul Alain apprécie et fini joyeusement le verre de Christelle.
Donc le dessert du pâtissier aura fait un énorme flop… sauf pour Alain.
Fin du repas, fin de cette semaine tristounette.
Ca y est on va enfin connaître le nom du grand gagnant de cette semaine, même si il ne semble plus devoir y avoir beaucoup de surprises…
Les cotes de Jérôme sont 21 pour Alain, 20 pour Christelle et Pierre-Yves, 19 pour Marie-France qui a du se dire qu’il valait mieux essayer d’assurer sa note en ne donnant pas trop à Jérôme… mais de là à lui mettre un 6 en cuisine (moins que ce qu’elle avait pu mettre à P-Y et aux deux autres), c’est franchement du grand n’importe quoi.
Pour moi, j’aurais mis (après avoir pu goûter) un 8 en cuisine, 7 en déco et 7 pour l’ambiance.
C’est donc Marie-France qui remporte cette semaine avec son dîner sans relief de mardi.
Il aura donc fallut attendre vendredi pour voir et apprécier enfin un dîner qui sortait un tant soi peu de l’ordinaire mais hélas pas pour l’ambiance qui est restée très morose tout au long de ces cinq jours. Chacun semblait vraiment sur ses gardes…et l’est resté.
Malheureusement pour Jérôme il n’avait pour apprécier son repas que des béotiens grossiers (pas dans l’idée de malpolis, entendons-nous bien) adeptes de la bouffe de cantine basique, de lui cuisine ordinaire et de tous les jours, manifestement incapables d’apprécier un minimum de raffinement et de créativité. Dès que le goût, la texture ou la touche d’originalité dépasse un certain stade, ils trouvent beaucoup plus facile de ne pas aimer et de dénigrer que de se remettre un tant soi peu en question.
Une fois encore on se rend compte qu’il ne faut définitivement pas donner de la confiture aux cochons…
Même, ou surtout à Christelle qui se la pète légèrement et que se prend pour quelqu’un qui aime bien manger… tant que cela ne sort pas de son petit ordinaire…
J’ai doublement apprécié le menu de Jérôme et surtout ce désir de ne pas tomber dans la facilité de par son métier de pâtissier. Cela aurait été tellement facile de faire un dessert beaucoup plus classique et de le réaliser à la perfection. Il a vraiment choisi de prendre un gros risque tout en se faisant aussi plaisir à lui-même en imaginant quelque chose que justement il ne fait pas tous les jours dans son magasin. De toute façon, au vu des spécimens qu’il avait à sa table, s’il avait donné dans la pâtisserie pour son dessert, ils auraient tous déclarés que comme c’était son métier c’était beaucoup trop facile et qu’il aurait certainement pu faire encore mieux. Ce sont des jamais contents mais comme dans la plupart des cas incapables d’avoir le moindre sens des réalités face aux malheureux plats qu’ils ont pu servir tout au long de cette semaine, lors de leurs propres dîners… La paille et la poutre quoi !
Seul Alain, mais cela s’était déjà senti lors de son propre repas, est capable d’apprécier quelque chose d’un peu différent, de moins classique et le mélange parfois inhabituel de saveurs ne le heurte pas.
Christelle étant hors concours dans le domaine de la critique, je remarque que Pierre-Yves la talonne de près avec des remarques plus que crétines les unes que les autres, uniquement centrées sur ses propres goûts et en général totalement inutiles… Il n’arrête pas une seconde, il se prend pour un grand critique gastronomique alors qu’il est certainement, et de loin, le plus basique et le plus nul des candidats de cette semaine. Enfin il aime les "animals" alors…
Marie-France ne mérite pas cette première place et encore moins cette cote de 7,5… même si ce qu’elle a présenté était agréable et pas trop mal réalisé. Pas plus que Christelle ne mérite la dernière place, qui sans contestation devait revenir à Pierre-Yves.
Le vrai vainqueur de cette semaine aurait du, et de loin, être Jérôme, tant pour son menu, ses produits, sa créativité que pour sa décoration de table.
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